Elle est partie discrètement, le 18 décembre dernier...
trop discrètement peut-être.
Et pourtant s'il était une grande dame, helleniste au plus haut point qui, à sa façon, auraa toujours défendu la cause des femmes, c'était bien elle, Jacqueline de ROMILLY.
Première femme enseignante au Collège de France, première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (en 1975), élue le 24 novembre 1988 à l’Académie française , au fauteuil n° 7 précédemment occupé par André Roussin.
Ses recherches inlassables et ses travaux, autant que son milititantisme à promouvoir l'étude de la langue et l'histoire de la Grèce ancienne, lui ont valu l'honneur d'être membre correspondant étranger de l'Académie d'Athènes.
Honorée de la nationalité grecque en 1995 -tout en demeurant française- et a été nommée ambassadrice de l'hellénisme en 2000.
Ses décorations et marques de reconnaissances sont innombrables.
Bien que vivant ces dernières années à Paris, elle restait cependant très proche de nous.
Elle avait un amour immodéré pour la montagne Sainte Victoire et savait la décrire mieux que quiconque.
Cette montagne sur les chemins de laquelle elle venait se ressourcer a guidé sa plume pour la rédaction du livre "Sur les Chemins de La Sainte Victoire".
“…pour nous,Aixois,la montagne Sainte-Victoire est comme un être vivant, dont on consulte les humeurs et dont on admire sans fin les changements de visage.(...) Ma montagne Sainte Victoire, celle des Aixois, celle de Cézanne, se voit de l'ouest : elle cache aux regards ses arrière-plans austères et s'offre sous ses formes les plus librement composées, toute en roche claire et accidentée, s'ouvrant vers la ville et prête pour le salut au soleil couchant..."
(sur les chemins de Sainte-Victoire)
Merci Madame de vous être arrêtée chez nous et d'avoir su prendre quelques instants pour parler de "notre" montagne avec tant de sincérité.
Pour aller plus loin :
>>> http://www.ina.fr/video/CAB89045492/portrait-de-jacqueline-de-romilly.fr.html
