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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 23:49

A écouter les radios, à lire la presse, à regarder la télévision il apparaît que la guerre des chiffres prend le pas sur le débat de fond.

 

Vous l'aurez compris, je veux parler de la grave question des retraites.

 

Peu importe le nombre grandissant ou diminuant de manifestants... l'essentiel n'est pas là.

 

Une seule chose est certaine, de nombreuses Françaises et de nombreux Français n'entendent pas se satisfaire de cette réforme brutale.

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  A Marseille le 23 septembre, il n'y avait personne : la preuve

 

Divers sondages concordants annoncent des chiffres allant de 68 à 72 % de Français hostiles à cette loi.

 

Réforme bâclée comme beaucoup d'autres d'ailleurs. A chaque jour la révélation d'une information montre combien cette réforme a été faite dans la précipitation... dans l'agitation permanente du trublion qui nous gouverne.

Chaque jour apporte la preuve de l'incurie de ce gouvernement désespérément sourd depuis le 27 mai.

 

Aujourd'hui  nouvelles révélations : « Des marges de discussion ont déjà été concrétisées en commission, notamment concernant les travailleurs handicapés, les chômeurs en fin de droits et les victimes d’exposition à l’amiante », a indiqué le secrétaire d’Etat Georges Tron. Nous sommes au mois octobre !... il était temps de s'en apercevoir.

 

Comme si le handicap était un choix délibéré, comme si le handicap ne rendait pas le travail plus pénible.

Comme si le chômage était un choix délibéré, comme si le chômage ne pesait pas sur la santé des hommes et des femmes qui le subissent.

Comme si l'exposition à l'amiante était un choix délibéré, comme si l'amiantose n'était pas une maladie professionnelle.

 

Non Monsieur le Ministre, ce que vous osez appeler "marges de discussion" ne sont que l'énoncé d'un droit.

 

Ainsi va cette loi, faite de rapiéçages plus indécents les uns que les autres.

 

2010-09-23--Manif-retraites---223.jpgUne première aberration :

 

A ce jour la France compte plus de 4 millions de chômeurs toutes catégories confondues.

 

Le chômage frappe de plein fouet les jeunes, diplômés ou non.

 

L'emploi en France est-il extensible au point qu'en maintenant les "séniors" sur des emplois les jeunes et les chômeurs trouveraient du travail ?

Pensez-vous qu'un employeur embauchera un salarié si cet emploi n'est pas compensé par un départ ?

L'expérience de la crise nous prouve chaque jour le contraire.

 

Une deuxième aberration doublée d'un mensonge : 

 

Vouloir à tout prix imposer un départ à la retraite à 62 ans puis dans l'avenir à 65 voire 67 ans relève aussi d'une analyse erronée de la situation des salariés. Ces situations sont très diverses.

 

Certains, par exemple, aujourd'hui encore, entament leur vie professionnelle à 16 ans. C'est le cas de tous les apprentis, c'est aussi souvent le cas des jeunes exerçant leur profession dans les métiers de l'agriculture, ou parfois le cas de celles et ceux qui assurent la continuité d'une entreprise familiale.

 

Devront-ils aussi quitter le monde du travail, après avoir effectué quelques 51 années d'un labeur souvent  très éprouvant physiquement ?

 

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Conserver l'âge plancher pour un départ à la retraite à 60 ans n'interdira pas, comme aujourd'hui, à celles et ceux qui souhaitent prolonger de quelques années leur activité professionnelle et de poursuivre leur activité.

 

 

La confusion entretenue volontairement entre l'âge légal de départ en retraite et durée de cotisations doit être levée.

 

Fixer une durée de cotisation minimum pour percevoir une retraite "à taux plein" modulée en fonction de la pénibilité du travail me paraît une solution juste et raisonnable.

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Une troisième aberration doublée d'ignorance

 

Fixer également des critères objectifs quant à la pénibilité me paraît également une nécessité.

 

L'exemple classique du conducteur de TGV doit faire long feu.

S'il est vrai que le travail d'un mécano sur une "loco à vapeur" était éprouvant physiquement, celui d'un pilote de TGV roulant à 320 km/h et transportant 800 passagers l'est tout autant en matière de responsabilité et de tension nerveuse.

 

 

Une quatrième aberration doublée de cynisme : 

 

Enfin que dire du cynisme de nos gouvernants face à la condition faite aux femmes ?

 

Manque de crèches, manque de structures d'accueil, fermetures des classes des écoles maternelles, obligent les femmes - ou les hommes - dans le cadre du congé parental à interrompre le plus souvent et pour trois années leur activité salariale.

Cette interruption rendue quasiment obligatoire ne fait que palier à la carence du service public...

 

2010-09-23--Manif-retraites---274.jpgNe plus prendre en compte au titre des années travaillées, l'interruption de l'activité salariée rendue nécessaire pour  les femmes (ou les hommes) dans le cadre du congé parental, impose aux ménages une double peine puisqu'ils sont pénalisés alors qu'ils participent directement à l'effort national et pénalisés dans leurs droits à la retraite. (sans parler des pénalités liées à l'avancement dans leur carrière)

 

 

 

 

 

Voilà simplement sur ces quatre points, la révélation d'une loi injuste, qui pénalise les Françaises et les Français dans leur ensemble, mais bien entendu, en premier lieu, celles et ceux qui sont aujourd'hui frappés par le chômage et la crise.

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